Les appareils connectés sont les yeux et les oreilles dans nos maisons, nos voitures et sur nos corps
Dans notre monde de plus en plus connecté, l’Internet des objets (IoT) est devenu une technologie transformative qui permet aux objets du quotidien de collecter et d’échanger des données.
Grâce à des capteurs, des caméras, des microphones et d’autres technologies, ils collectent constamment des données et les envoient aux serveurs des entreprises pour analyse et stockage. Les gouvernements et les entreprises technologiques ont déjà formulé des demandes concernant ces informations générées par le soi-disant “Internet des objets”, ce qui a d’importantes implications pour la vie privée de tous.
Comprendre l’Internet des objets
L’Internet des objets est un réseau d’objets physiques équipés de capteurs, de logiciels et de connectivité, leur permettant de collecter et d’échanger des données. Ces objets, communément appelés “appareils intelligents”, peuvent aller de simples appareils ménagers à des machines industrielles complexes.
En connectant ces appareils à Internet, l’IoT permet une communication et une automatisation transparentes, conduisant à plus d’efficacité, de confort et de productivité.
Les fonctionnalités avancées permises par l’Internet des objets (IoT) et les technologies associées sont responsables de nombreux changements majeurs dans la société actuelle. Avant d’aborder les risques pour la vie privée, nous devons comprendre les nombreux avantages qu’offre l’Internet des objets.
Parmi les principaux avantages figurent :
Automatisation et efficacité : Les appareils IoT automatisent les tâches routinières, augmentant ainsi l’efficacité dans divers domaines tels que la production, le transport et l’agriculture.
Amélioration des soins de santé : L’IoT permet la surveillance à distance des patients, des traceurs de santé portables et des dispositifs médicaux intelligents qui améliorent les soins aux patients et permettent des interventions proactives.
Maisons et villes intelligentes : Les maisons et villes intelligentes soutenues par l’IoT offrent confort, efficacité énergétique et gestion améliorée des ressources grâce à des appareils connectés.
Implications de la confidentialité
Bien que l’IoT offre un potentiel immense, il présente également des risques significatifs pour la confidentialité numérique qu’il convient de considérer. La vidéosurveillance est un secteur qui a beaucoup évolué grâce à l’IoT et aux autres technologies intelligentes.
Les moniteurs et capteurs intelligents de l’IoT, associés aux nouveaux réseaux à haute vitesse, promettent d’améliorer la performance et les capacités des systèmes de vidéosurveillance.
Deux technologies sont présentées ci-dessous qui amélioreront la fonctionnalité des installations de vidéosurveillance.
Intelligence artificielle (IA) et apprentissage automatique (ML)
Apporter la puissance de l’analyse à la surveillance vidéo sans équipage. Les systèmes IA bien entraînés permettent l’exploitation de réseaux étendus d’installations de surveillance sans nécessiter de supervision humaine.
Technologies de communication sans fil comme le 5G et le Narrow Band IoT (NB-IoT)
Améliorer la vitesse à laquelle les flux vidéo sont disponibles pour les applications humaines et d’IA. La réduction du temps de latence améliore la performance des systèmes vidéo et renforce l’expérience utilisateur. La capacité du NB-IoT à pénétrer les signaux permet de placer des caméras vidéo dans des zones auparavant inaccessibles.
Les conséquences incluent entre autres :
1. Violations de données : De nombreux appareils collectant et transmettant des données, le risque de violations de la confidentialité et d’accès non autorisés augmente. Les données personnelles comme les données de santé ou les routines privées peuvent être compromises, ce qui peut conduire à un vol d’identité ou à l’exploitation d’informations sensibles.
2. Manque de mesures de sécurité standardisées : Les appareils IoT ne disposent souvent pas de protocoles de sécurité standardisés, ce qui les rend vulnérables aux cyberattaques. Des mots de passe faibles, des logiciels contenant des failles non corrigées et un chiffrement insuffisant peuvent rendre les données sensibles accessibles aux acteurs malveillants.
3. Consentement et transparence insuffisants : Les utilisateurs peuvent ne pas être pleinement conscients des données collectées par les appareils IoT et de leur utilisation. Un manque de transparence dans la collecte et le partage des données peut saper la confiance des utilisateurs et violer leurs droits à la confidentialité.
4. Profilage et publicité ciblée : Les appareils IoT peuvent collecter de grandes quantités de données utilisateur, y compris des schémas de comportement, des préférences et des informations de localisation. Ces données peuvent être utilisées pour la publicité ciblée, ce qui peut conduire à des pratiques marketing intrusives et manipulatrices.
5. Surveillance et suivi : Les appareils IoT équipés de caméras, de microphones ou de fonctions de géolocalisation soulèvent des préoccupations quant à la surveillance et au suivi non autorisé. L’accès non autorisé à ces appareils peut compromettre la vie privée personnelle et même la sécurité physique.
La diffusion croissante des appareils connectés offre au gouvernement de nombreuses possibilités de dresser un tableau détaillé de la vie des individus. De nombreuses entreprises proposent des ensembles complets d’appareils connectés : Google commercialise tout, des caméras connectées aux thermostats, en passant par les traqueurs d’activité et les assistants numériques, et propose même, via son partenariat avec Brinks, une surveillance de sécurité domestique privée. La police peut compléter les données des appareils connectés avec celles qu’elle a recueillies grâce à son vaste arsenal d’instruments de surveillance.
Les caméras installées à domicile peuvent enregistrer des images et des mouvements de personnes, les assistants numériques peuvent capturer des conversations privées et les thermostats connectés peuvent suivre quand les gens entrent et sortent de différentes pièces. D’autres dispositifs, comme les traqueurs d’activité et les systèmes de navigation embarqués dans les voitures, enregistrent en détail les déplacements des individus sur de longues périodes. Ces enregistrements peuvent révéler où une personne se trouve, à la maison ou au travail, ainsi que ses relations et sa participation à des activités protégées par la Constitution, telles que la prière et la protestation.
Ce type de suivi complet aurait été inimaginable avant l’ère numérique et supprime les limitations pratiques de la surveillance, telles que le coût de déployer du personnel pour une surveillance 24/7.
Désormais, de grandes entreprises technologiques ont développé des gadgets utilisant des technologies d’espionnage, pour ne citer que quelques exemples :
La sonnette Hello Doorbell de Google Nest utilise la reconnaissance faciale avec des étiquettes qui enregistrent les visages passant fréquemment devant la caméra. Les microphones d’Amazon Alexa enregistrent des conversations privées à domicile et en voiture, et les fameux wearables comme Fitbit suivent les mouvements et les signes vitaux d’une personne ainsi que sa localisation en temps réel.
L’énorme quantité de données produites par ces appareils permet aux forces de l’ordre d’analyser la proximité d’une personne avec un crime, d’évaluer les relations entre victimes et suspects et même de vérifier des enregistrements de déclarations incriminantes. Comme le coût du stockage des données continue de diminuer, les informations collectées par l’Internet des objets peuvent souvent être conservées indéfiniment – une pratique alimentée par un modèle commercial qui dépend des données des utilisateurs pour améliorer et développer de nouveaux produits.
Par exemple, un homme californien a été accusé du meurtre de sa belle-fille après que son Fitbit ait montré que le rythme cardiaque de la femme avait d’abord fortement augmenté puis chuté avant de s’arrêter – et ce, au moment où la caméra de surveillance Ring d’un voisin montrait la voiture de l’homme devant sa maison.
Compromission des entreprises de vidéosurveillance, permettant aux criminels en quête de cibles potentielles de visionner de nombreuses transmissions de caméras. Dissimulation de caméras dans les chambres d’hôtel ou les résidences privées utilisées pour voler des identifiants ou créer des clips vidéo de personnes inconscientes vendus sur Internet.
Qu'y a-t-il derrière l'intelligence artificielle ?
Des milliers d’employés ont accès à votre caméra et à votre son :
Toutes les données collectées par les entreprises technologiques sont envoyées à ces entreprises d’étiquetage de données par intelligence artificielle, qui profitent de l’étiquetage de vos images, de la transcription de vos audios et du suivi de votre localisation, de vos achats en ligne et de votre historique de navigation.
Réduction des risques PRVCY dans l'IoT
Il y a tellement d’aspects de notre vie qui sont médiatisés par des tiers qu’il devient de plus en plus nécessaire de réévaluer l’adéquation de la protection constitutionnelle et juridique.
#PRVCYConseil
Si vous possédez l’un de ces appareils, recherchez des instructions sur Internet ou demandez à un technicien de modifier la configuration par défaut de l’appareil pour éviter les abus et exercer le contrôle sur les caméras vidéo connectées en utilisant les paramètres de configuration par défaut que de nombreux clients ne changent pas.
L’Internet des objets recèle un immense potentiel pour transformer nos vies, mais il présente également des risques importants pour la confidentialité numérique. En comprenant ces risques et en prenant des mesures de protection appropriées, nous pouvons établir un équilibre entre les avantages de l’IoT et la protection de nos données personnelles. À mesure que l’IoT évolue, il est important que les individus, les organisations et les décideurs politiques collaborent pour relever ces défis et créer un écosystème IoT sûr et respectueux de la vie privée.
Dans un monde où nous sommes soumis à une surveillance constante par des acteurs publics et privés, il est impératif de mettre à jour les cadres juridiques et de repenser la protection de la vie privée pour tenir compte du rôle incontournable des entreprises technologiques dans la vie quotidienne.
